Le Monde d'Ayello
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De cheveux et d'épée [Elvire & Stéphane]

2 participants

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Elvire Albaril

Elvire Albaril

Il faisait sombre et les rues étaient presque désertes dans la quatrième enceinte. Rien de surprenant dans une ville où il ne faisait pas bon de sortir seul la nuit. Sauf si on avait à faire des choses qui ne se faisaient pas en plein jour ou si on savait se défendre. Les gens pris la main dans le sac en étaient rarement contents et il fallait savoir courir vite -ou manier une arme- pour être encore vivant au matin. Particulièrement dans les ruelles de la quatrième enceinte.

Défiant pourtant toutes les 'traditions' des habitants de la ville, une jeune femme se promenait, seule, dans lesdites ruelles. Dans la noirceur des petites rues mal -voir pas du tout- éclairées, elle se promenait tranquillement. Quiconque l'aurait vu passer aurait dit qu'elle prenait une marche dans un parc dégagé en plein jour tant elle avait l'air à l'aise. En y regardant de plus près, par contre, on pouvait remarquer quelques détails venant contredire cette impression.

La main de la jeune femme frôlait régulièrement le pommeau de la dague attachée à sa cuisse droite et son corps était tendu, prêt à sauter dans l'ombre si le besoin s'en faisait sentir. Mais la rue était calme, silencieuse. Les criminels de la place avaient visiblement choisis de rester chez eux ce soir-là, à moins qu'ils n'aient décidés de se rencontre dans quelque endroit secret.

Malgré tout, Elvire restait tendue comme un arc. Personne ne la prendrait par surprise ce soir. Mais elle était tout à fait prête à prendre les criminels par surprise. Il fallait bien qu'elle fasse son travail, après tout.

Stéphane Calava

Stéphane Calava

Stéphane jeta un regard égaré autour de lui avant de hausser les épaules. Il s'était perdu. Encore.

Incapable de dormir, il avait suivi ses vieux réflexes et était sorti prendre l'air. Le fait que c'était au beau milieu de la nuit ne lui effleura même pas l'esprit. Il était encore peu familier avec les particularités d'Ayello - de n'importe quelle ville, en fait - et ne voyait pas de différence entre le fait d'aller se balader le jour ou la nuit.

Enfin, hormis le fait qu'il risquait davantage de se perdre dans l'obscurité. Il s'était dit qu'il ferait attention de ne pas trop s'éloigner. Ça lui avait visiblement été TRÈS utile.

Le nouveau chevalier n'avait qu'à balayer la ruelle sombre du regard pour confirmer le sarcasme de cette dernière remarque. Ce n'avait rien de bien étonnant. Marcher était le meilleur moyen qu'il avait trouvé pour remettre de l'ordre dans ses idées. Malheureusement, cet exercice mental lui faisait perdre en partie conscience de ce qui l'entourait. Il n'y avait qu'à combiner ce fait avec son affinité pour les endroits moins éclairés - la nuit n'est pas censée être lumineuse! - et on obtenait ce résultat.

Totalement inconscient que ces lieux étaient principalement fréquentés par des gens peu... fréquentables, il ne sentait pas d'anxiété à l'idée de s'y être perdu. Les rues ainsi vidées, signe de danger pour n'importe qui d'autre, lui semblaient accueillantes. Il avait eu sa dose de foule pour la journée, merci bonsoir!

Il remarqua vaguement une silhouette féminine de petite taille devant lui qu'il rattrapait lentement en dépit de son pas modéré, aussi silencieux qu'à son habitude. Encore captif de ses propres pensées, il la remarqua à peine alors qu'il la dépassait...

Elvire Albaril

Elvire Albaril

Toujours à l'affut, les yeux balayant la rue devant elle et les oreilles grandes ouvertes, Elvire relâcha un peu ses muscles. Visiblement, personne ne viendrait l'embêter ce soir. Elle allait pouvoir finir son tour de garde auto imposé tranquillement et aller dormir. Pas qu'elle n'aimait pas la nuit en ville, mais elle avait eu assez d'émotion pour la journée. Et la promesse d'un lit confortable et gratuit dans les baraquements de la première enceinte était une pensée assez agréable.

Alors qu'elle essayait de décider si elle coupait par la ruelle à sa gauche ou si elle continuait tout droit et tournait à la prochaine, elle aperçu une forme sombre dans sa vision périphérique. Une forme qui arrivait de derrière et qu'elle n'avait pas entendue arriver.

Avant même qu'elle ne réalise consciemment qu'elle bougeait, elle avait déjà sorti sa dague et, passant une main par dessus son épaule, attrapé un couteau. En un clin d’œil, alors que la forme -l'homme- arrivait exactement à côté d'elle, les bras d'Elvire se détendirent. Faisant un demi-pas vers l'avant, elle visait à mettre le côté tranchant de la dague à quelques millimètres du cou de l'homme alors que la pointe de son couteau irait pointer sur sa nuque...

Stéphane Calava

Stéphane Calava

Toujours inconscient du danger que ces ruelles pouvaient représenter et égaré dans ses pensées, Stéphane remarqua le mouvement rapide de la jeune femme trop tard. Pris de court, il ne put que cligner bêtement des yeux alors que sa chance d’agir lui filait sous le nez. Quelques secondes plus tard, les deux armes à la gorge, il commença finalement à comprendre ce qui lui arrivait. Il chercha instinctivement à s’éloigner du tranchant de la dague, mais ne réussit qu’à se piquer la nuque sur le couteau. Il tenta immédiatement de se décaler du côté opposé à celui où se trouvait Elvire et heurta son épaule sur le mur. Il n’aimait déjà pas les hautes façades des bâtiments de la ville d’habitude, mais là... Il les détestait.

Bizarrement, la seule pensée qui lui venait en tête était qu’il ne voulait pas mourir...si stupidement. Il n’était chevalier que depuis une semaine, il n’avait encore fait aucune vraie mission et il ne voulait pas être égorgé comme ça au fond d’une ruelle!

Enfin, il pouvait bien penser ce qu’il voulait, cela ne changeait rien à la situation. Coincé dans un espace aussi exigu et avec l’adversaire si près de lui, il n’avait aucune chance. Strictement aucune. Il ne pouvait pas se défendre...mais il pouvait encore tenter de savoir. S’il devait mourir, il voulait au moins savoir à cause de qui et pourquoi!

Il bloqua un instant, réalisant qu’il ne savait pas comment bien formuler sa pensée, avant de lancer ses hésitations par la fenêtre (métaphorique). Il avait un couteau sous la gorge, alors à quoi bon le décorum?

-Qui...que...qu’est-ce que vous voulez?

Elvire Albaril

Elvire Albaril

Une fois l'homme 'maitrisé', les mouvements instinctifs d'Elvire firent enfin leur chemin jusqu'à son cerveau. Elle figea. Gardant un visage impassible, elle cacha sa surprise et son embarras dans un lent clignement de ses yeux. Hu... Il faudrait probablement qu'elle le relâche, là. Surtout qu'il n'avait pas l'air bien menaçant. Surtout surpris, en fait. Et, bizarrement, un peu perdu.

Toujours figée, sa lame sur la gorge de l'autre, elle l'écouta poser sa question avant de faire la moue. En un clin d’œil, la dague était retournée dans son fourreau et le couteau dans l'étui attaché au dos de la jeune femme. Elle recula d'un pas. Leva la tête. Recula d'un autre pas. Mieux. Au moins, elle n'aurait pas mal au cou à le regarder, là. Beaucoup trop grand, lui, vraiment.

Elle serait bien partie immédiatement, en l'ignorant tout bonnement, mais elle l'avait quand même attaqué sans raison -et puis, une petite part d'elle le félicitait d'avoir réussi à la surprendre.

"Rien. J'ai été..." Elle fit de nouveau la moue. "Surprise."

Stéphane Calava

Stéphane Calava

Le coeur battant encore à tout rompre, il regarda la jeune femme ramasser ses armes, puis s'éloigner de quelques pas en faisant la moue. Il faillit saisir sa chance et déguerpir, mais son instinct lui dicta de rester. Il ne se sentait plus menacé par la guerrière (tant qu'elle gardait ses couteaux rangés) et il voulait toujours savoir à quoi cela rimait. Elle l'avait quand même attaqué en pleine rue, sans raison!

Il se passa la main sur l'arrière du cou, autant pour mesurer les "dégâts", terme nettement exagéré, que pour se donner une contenance. Il sentit un peu de sang sous ses doigts, mais ce n'était visiblement qu'une égratignure. Rassuré, il put reporter toute son attention sur la jeune femme, qui justifiait ses actions...à sa manière.

-Ah, désolé...

Les paroles étaient sorties par réflexe et il dut prendre un temps d'arrêt pour réaliser ce qu'il venait de dire. Elle l'avait presque égorgé...et il s'excusait? Fallait pas exagérer, quand même!

-Enfin, je comprends que j'aie pu vous surprendre - marcher en silence est une mauvaise habitude - mais ça ne justifie pas...ça!

Il se passa le bout des doigts sur la gorge dans un geste nerveux. Il en avait encore les mains moites. La silhouette qui lui faisait face était petite et menue, mais trop armée pour une simple marche. La ville était la ville, mais... On était quand même pas censé y réagir comme ça! Le doute l'effleura - il n'y connaissait rien - alors qu'il continuait de la détailler. Elle avait un physique un peu différent de ce à quoi il était habitué, de ce qu'il pouvait discerner dans la pénombre. En dépit de la situation, il ne put s'empêcher d'admirer la longue tresse de cheveux qui se balançait dans son dos, la couleur voilée par l'obscurité.

Mais bon, ce n'était pas le sujet de la discussion. Qui plus est, il était Chevalier à présent. Si elle était dans une situation où elle se sentait menacé à ce point par le simple fait qu'il l'ait fait sursauter, peut-être pouvait-il l'aider...

-...Y a-t-il une raison pour que vous soyez autant... sur vos gardes?

Elvire Albaril

Elvire Albaril

Elvire sourit discrètement devant la réaction pour le moins... partagée de l'homme. Visiblement il ne savait pas trop comment réagir. Ce qui était plutôt amusant à regarder. Il sembla se reprendre et lui... demanda pourquoi elle était sur ses gardes? C'était une blague? Les yeux d'Elvire s’écarquillèrent avant qu'elle ne ramène son visage dans une expression plus neutre.

Elle lui répondit d'un ton presque distrait "Toi, tu n'es pas d'ici."

La nouvelle Chevalière pencha légèrement la tête sur le côté, faisant finalement ce qu'elle faisait d'habitude dès qu'elle rencontrait quelqu'un, plutôt qu'après les avoir attaqués: elle évalua sa 'valeur monétaire'. Elle était beaucoup de chose, mais subtile dans son évaluation n'en faisait pas partie. Elle le regardait très clairement, ses yeux passant de la qualité du tissu de ses vêtements -moindre- aux pièces rapiécées desdits vêtements en passant par la propreté de ses bottes. Hum.

Verdict: pas une valeur très importante. Enfin, côté argent. Côté capacités... il avait quand même réussi à se rapprocher d'elle sans qu'elle ne l'entende venir. Et il avait les cheveux longs, aussi. Elle fronça le nez, repoussant cette dernière pensée dans un coin de sa tête. Il ne connaissait pas les tradition de son peuple, la longueur de ses cheveux n'avait donc aucune importance. Pas vrai? Elle se secoua visiblement, n'accordant que peu d'importance à ce que l'homme pouvait penser d'elle. Elle l'avait déjà attaqué, elle pouvait difficilement faire pire comme première impression.

"On est dans la quatrième enceinte, de nuit. Et, il y a quelques minutes, j'étais seule." Presque dégoutée, elle ajouta "Et je suis une femme." Comme si ça faisait d'elle une cible plus facile! Au moins, les petits criminels la sous-estimaient plus souvent...

Haussant un sourcil, elle le regarda droit dans les yeux, mi-amusée mi-incrédule.

"Comment est-ce que je pourrais ne pas être sur mes gardes?"

Stéphane Calava

Stéphane Calava

Il eut un rire nerveux suite à son changement d'expression marquée et à sa remarque, pour le moins...directe. Eh bien, ça n'avait pas pris de temps.

-Ça parait tant que ça?

À peine eut-il terminé sa question qu'il rencontra le regard scrutateur de la guerrière. Elle le balayait de la tête aux pieds avec attention. Mal à l'aise de cet examen peu subtil, il se mit à marteler nerveusement le sol du pied. Le fait qu'elle ait l'air aussi peu satisfaite de ses conclusions - quelles qu'elles soient - n'arrangeait pas son état. Mais qu'est-ce qui lui prenait, tout à coup?

Elle se secoua et se mit à énumérer les raisons pourquoi elle était sur ses gardes. Il hocha la tête à chacune de ses affirmations, toutes véridiques, mais ne comprenait pas plus qu'avant. Elle était une femme, mais visiblement aussi apte à se défendre que ben des hommes. Quoique, vu sa stature, il pouvait peut-être comprendre son argument. Dans d'autres circonstances, il ne l'aurait sans doute pas vu de la même manière. Pour ce qui est d'être seul, il voyait davantage de danger dans une foule que dans une rue déserte... Même s'il devait reconnaître que celle-ci était un peu sinistre. Et la nuit, qu'est-ce qu'elle avait à voir là-dedans? Pour ce qui est de l'enceinte, il ne comprenait vraiment qu'une chose: elle, elle savait où elle était.

Elle lança sa question finale et son ton, en partie amusé, lui redonna le courage nécessaire pour relancer le sujet. Elle n'avait pas l'air de se moquer de lui, alors... Il n'avait rien à perdre. Il allait bien falloir qu'il clarifie certaines choses s'il voulait apprendre à vivre ici et la jeune femme devant lui semblait pouvoir lui en apprendre beaucoup. Son instinct de survie jugea utile de lui rappeler qu'elle l'avait quand même menacé avec un couteau, mais il le fit taire.

-Je dois vous avouer que je n'ai pas...tout compris. Cette enceinte - la quatrième? - n'est pas sûre...c'est ça? Et c'est apparemment pire la nuit, je ne sais pas tro...

Atteignant enfin la conclusion qu'il avait complètement raté, trop occupé à se débattre avec les détails, il se figea.

-Vous voulez dire que des gens...se font souvent attaquer ici?!

Les yeux écarquillés, il scruta la ruelle d'un oeil plus méfiant...qui le chagrina immédiatement. Cela ne pouvait pas être normal, tout ça...

-C'est pas possible! Vous...vous pouvez même pas prendre une marche tranquille, loin des lampadaires, sans avoir à craindre... pour votre vie?

Il utilisait le "vous", mais c'était visiblement de son propre cas qu'il parlait. Secouant la tête pour tenter de remettre ses idées en place, il sursauta alors, qu'encore une fois, il remit les morceaux en place un peu tard... Ce qui le laissait avec une question importante.

-Si c'est aussi peu sûr que vous le dites ici, la nuit... Pourquoi êtes-vous sortie?

Elvire Albaril

Elvire Albaril

Elvire étouffa un petit rire lorsqu'il prit soudain un air méfiant. Vraiment, plutôt amusant à regarder. Elle était beaucoup moins tendue que quelques minutes plus tôt, ce qui la surprit. Elle qui avait tendance à se méfier des gens, elle était étonnamment à l'aise avec cet inconnu. Ce qui était probablement en lien avec la... candeur de ce dernier. Cette sorte de naïveté par rapport à la ville. Il était aussi assez facile à lire côté émotions, jusqu'à maintenant, et cela la rassurait. Elle n'aurait pas à craindre un couteau dans le dos avec lui.

Sauf que, s'il décidait de la poignarder dans le dos, elle ne l'entendrait pas venir. Les épaules d'Elvire se tendirent de nouveau et elle recula un pied, prenant instinctivement une position lui permettant de bondir si le besoin s'en faisait sentir. Sa main se rapprocha discrètement de sa dague alors que ses yeux notaient les creux et bosses du mur à sa droite en vue d'une possible escalade. Non, elle n'avait pas peur, elle était paranoïaque. Oui, elle en était consciente. Mais la paranoïa est justifiée quand on a un tueur aux trousses. Ceci dit, il ne la chercherait pas dans la quatrième enceinte en plein milieu de la nuit.

Elle se détendit imperceptiblement lorsque l'homme lui adressa à nouveau la parole. Elle lui faisait face. Elle le verrait venir, à défaut de l'entendre.

"Je fais mon travail. Mais je dois dire que c'est plutôt tranquille ce soir. Les baraquements sont de plus en plus attirants." Elle haussa les épaules. "Je fini ma ronde -il ne me reste que quelques rues- et je file. J'ai eu assez de surprise pour aujourd'hui."

Disant cela, elle lui lança un regard et remonta un coin de sa bouche en un demi sourire avant d'ajouter "Et toi? Que fais-tu 'loin des lampadaires'?"

Stéphane Calava

Stéphane Calava

Il ne perçut pas le rire à moitié étouffé d'Elvire, perdu dans ses propres questionnements, mais la voir se tendre comme un animal traqué le ramena sur terre. C'était une réaction qu'il connaissait trop bien, mais la voir sur un être humain le perturbait. D'autant plus sur une guerrière aussi habile...qui regardait dans sa direction. Un rapide coup d'oeil par-dessus son épaule lui confirma qu'il n'y avait toujours que le mur derrière lui. Elle ne pouvait tout de même pas avoir soudainement peur de lui...non?

Maintenir la conversation était son seul moyen d'en savoir plus et, il devait le reconnaître, il était de plus en plus intrigué par cette inconnue dont il ne savait pratiquement rien. Ses paroles ne firent que renforcer cette énigme. Travail, ronde...

-Alors....Vous êtes une sorte de garde?

Il faillit enterrer la deuxième question de la jeune femme avec sa réponse précipitée. Oups...

-Ben...Je prends une marche. C'est ce que j'avais l'habitude de faire, quand je ne pouvais pas dormir. Faut croire que c'est plus comme ça que ça marche, ici...

C'était dit à la blague, mais il ne pouvait cacher le vague regret qui accompagnait ce constat. Il était loin de comprendre la façon dont fonctionnait cette ville, mais il voyait déjà que presque tout était différent. Il aimait bien ses habitudes, sa manière de vivre, mais il devrait apparemment faire des concessions. Et, à mesure qu'elles s'accumulaient, il se sentait de plus en plus mal à l'aise.

-Pour ce qui est des lampadaires... J'ai essayé de marcher dans mon quartier, mais toujours passer de la lumière à l'ombre me donne la migraine. Alors, j'ai dérivé et je... En fait je n'ai aucune idée comment ou par quel chemin je suis abouti ici. Je ne sais même pas depuis combien de temps je marche.

Et, il se connaissait assez bien pour savoir qu'il pouvait marcher très longtemps et très loin. Il était peut-être à l'autre bout de la ville. Malheureusement, avec tout cela, il n'avait pas davantage sommeil qu'avant de sortir des baraquements. En plus, tout ça avait été pour rien. Son regard curieux dériva sur Elvire. Pour rien... ou pas.

-Au fait, moi c'est Stéphane Calava... Mais je préfère Steph.

Elvire Albaril

Elvire Albaril

Elle écouta patiemment l'homme -Steph- alors qu'il expliquait la raison de sa présence dans la quatrième enceinte, attendant qu'il ai fini de parler avant de reprendre la parole.

"Enchanté Steph." Elle avait failli dire Stéphane, juste pour voir... "Elvire Albaril."

Elle lui tendit la main, l'ayant étiqueté comme 'pas vraiment dangereux' dans sa tête. Elle n'ouvrait pas outrageusement sa défense en lui permettant de lui serrer la main...

"Oui, je suis 'une sorte de garde'." Elle sourit, refusant de divulguer plus d'information que nécessaire. Après tout, 'pas vraiment dangereux' n'était pas au niveau de 'sécuritaire'. Elle pensa soudainement à un détail qui la dérangeait.

"Tu pourrais me tutoyer? Je me sens trop vieille quand on me vouvoie. Ce qui est ridicule à mon âge."

Elle était en train de poser les bases pour une relation plus poussée que 'connaissance croisée dans la rue', là. Il fallait qu'elle se surveille. Bon, elle lui devait quand même quelque chose pour l'avoir attaqué plus ou moins sans raison, alors...

"Je peux te raccompagner, si tu veux. Je connais bien la ville." Un euphémisme. Elle en connaissait chaque recoin.

Stéphane Calava

Stéphane Calava

Il serra la main de la jeune femme alors qu'elle se présentait. Elvire Albaril. Il le murmura pour lui même, bien trop bas pour qu'elle l'entende, et sourit légèrement. Il aimait la façon dont il roulait sur la langue et, surtout, dont il semblait convenir à la jeune femme.

Ses réponses étaient vagues, mais il choisit de ne pas s'en formaliser. Il ignorait pourquoi elle était si méfiante, mais elle était encore loin de lui faire confiance. Il avait du mal à la cerner... Tantôt elle réagissait comme une proie, le regardant comme s'il allait lui sauter à la gorge, tantôt comme un prédateur. Elle lui avait LITTÉRALEMENT sauté à la gorge, avec un couteau...ou deux? Peu importe.

Il revint sur terre juste à temps pour intercepter ses deux commentaires. Ah, il la vouvoyait? Effectivement, vue de plus prêt, elle semblait plus jeune que lui. C'était effectivement bizarre. Mais bon, en dépit du fait qu'il avait un bon sens de l'observation, sa marge d'erreur en évaluant les âges s'approchait de 25 ans... Peut-être ne voulait-il pas prendre de risque?

Réalisant l'absurdité de se questionner sur les motivations profondes d'une bévue aussi mineure, il passa sans tarder à sa proposition... et n'eut même pas besoin de se questionner.

- Si ça vo...te conviens, j’apprécierais beaucoup. Tu l'as deviné, je ne suis pas encore très... familier avec les lieux.

Il eut un sourire à la fois embarrassé et sincèrement heureux. Il n'était pas vraiment dans une situation avantageuse, mais il ne pouvait s'empêcher de se réjouir intérieurement de la voir s'ouvrir. C'était léger, mais il se doutait qu'avec elle les progrès ne pourraient être que lents. Curieusement, cela ne le découragea pas. L'image d'un petit animal sauvage et méfiant à apprivoiser lui passa en tête et il sourit un peu plus largement. Celle-là, elle la prendrait sans doute très mal...

-Au fait... J'habite dans les baraquements des Chevaliers...Près du château.

Il fallait peut-être lui dire où il allait s'il voulait qu'elle l'aide. Et non, il n'avait rien de plus précis. Sa mémoire était la première affectée avec la fatigue... Enfin, si elle connaissait vraiment la ville, cela devrait suffire. Il ne devait quand même pas y avoir dix châteaux...

Elvire Albaril

Elvire Albaril

Elle haussa un sourcil amusé au presque-vouvoiement. Eh bien. Ça paraissait plus dur qu'elle ne l'avait imaginé. Elle retint un sourire à son évaluation de la situation. 'Pas très familier'? Un euphémisme certain. Il n'avait pas l'air d'avoir déjà simplement mis les pieds en ville. Surtout pas dans un coupe-gorge comme la quatrième enceinte de nuit. Et même de jour, parfois.

Perdue dans ses évaluation du danger des enceinte de jour versus de nuit, elle manqua le sourire de Stéphane. Vu sa paranoïa et son talent pour lire les gens, c'était peut-être mieux comme ça...

Elvire eu un temps d'arrêt un peu ébahi lorsqu'il lui dit où il habitait. Non. Quand même pas... Non?

"Tu..." Elle s'arrêta, maitrisa sa surprise, et réessaya.

"Tu es Chevalier?"

Elle posait la question sans moquerie ou intention de blesser, mais elle ne réussi pas à cacher son incrédulité. Pas qu'il soit Chevalier en tant que tel -il était bon, elle en avait eu la preuve- mais qu'il soit aussi Chevalier. Les chances qu'elle rencontre un 'collègue' en plein milieu de la quatrième enceinte, en pleine nuit, alors qu'ils n'y avait, pour le moment, qu'une poignée de Chevaliers et d'Écuyers? Quasi nulles.

Stéphane Calava

Stéphane Calava

Il eut un sourire un peu crispé en percevant autant d'incrédulité dans la voix d'Elvire à la mention de son titre. Il pouvait comprendre sa surprise, n'ayant pas été présenté sous son meilleur jour, mais tout de même! Il avait l'impression d'être sous-estimé et n'aimait pas cela du tout.

Il se força à retrouver son calme, serrant les poings jusqu'à ce qu'il soit sûr que sa voix ne le trahisse pas. Elle ne méritait pas sa colère, surtout après s'être offerte si gentiment pour le raccompagner. C'était beau en théorie, mais il ne pouvait raisonner totalement la pointe d'irritation qui le minait.

-Eh oui...C'est si surprenant?

Il avait essayé de garder un ton aussi neutre que possible, mais un soupçon d'agressivité perça malgré tout. On pouvait être Chevalier et un peu étourdi, ce n'était quand même pas un crime! Il croisa les bras et s'appuya le dos au mur. Il avait l'impression de devoir se justifier auprès d'elle et n'aimait pas ça du tout...

Elvire Albaril

Elvire Albaril

À son ton de voix, Elvire leva les yeux au ciel. Parfait. Maintenant, il était fâché. Il allait falloir essayer de 'réduire les dégâts'.

"De rencontrer un collègues dans la quatrième enceinte de nuit? Alors que le nombre de Chevaliers est encore très réduit? Oui, c'est assez surprenant."

Elle croisa les bras, imitant délibérément Steph, et donna un petit coup de tête en direction du château.

"On y va? La nuit a été longue et j'aimerais bien aller dormir."

Stéphane Calava

Stéphane Calava

Il cligna des yeux lentement, prenant la mesure de ses paroles. Il avait vraiment tout compris de travers, une fois de plus. C'était loin d'être la première fois qu'il interprétait mal les paroles de quelqu'un à son sujet, mais ça ne rendait pas la chose plus acceptable. Il soupira, décroisa les bras et baissa la tête, abandonnant toute attitude défensive. Il espérait que cela lui suffirait.

Une fois que le malentendu fut dissipé, il enregistra l'autre information importante: elle aussi, était Chevalier. Comme elle l'avait dit, quelle coïncidence. La rencontre qu'il venait de faire était donc encore plus importante qu'il l'imaginait. Maintenant, il n'avait plus qu'à espérer qu'il ne l'avait pas offensée avec son attitude mal choisie.

-Oui, oui, j'arrive.

Son commentaire ramena avec une certaine ironie la raison première de sa présence dans cette ruelle. Il secoua la tête. Avec tout ça, il ne se sentait pas plus près de dormir qu'à son départ.

Il quitta la ruelle en suivant Elvire, encore perdu dans ses propres réflexions. Si le sommeil persistait à le fuir comme il le faisait durant ses premiers jours en ville - maudites lumières! - cela présageait mal pour la suite. Enfin, il n'était pas plus avancé de ce côté-là, mais étant donné qu'il avait rencontré l'une de ses collègues - la première, en fait - cette nuit était loin d'être une perte.

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